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Publié le 23 juin 2021

[Portrait] Maryam Massouras : de l’IJL au C2N

Maryam Massouras a récemment intégré le C2N en tant que post-doctorante. Elle revient ici sur sa thèse menée à l'IJL et évoque comment la complémentarité de ces deux laboratoires a influencé son parcours.

Peux-tu nous parler de ta thèse à l'IJL ?

Pendant mes trois années à Nancy, j’ai étudié des nanostructures magnétiques appelées spins artificiels, des réseaux de nano-aimants en interaction dont le comportement dépend de la géométrie choisie. Les applications s’étendent de la physique fondamentale en tant que système modèle pour l’étude de frustration magnétique jusqu’au calcul en tant que dispositif. Ces deux aspects ont été au cœur de mes travaux d’où l’intitulé de ma thèse : « Spins artificiels : de la physique statistique au calcul stochastique ».
J’ai effectué ma thèse au sein de l’équipe Spintronique et Nanomagnétisme avec François Montaigne et Daniel Lacour. C’est grâce à ces deux experts en nanofabrication et microscopie à force magnétique que j’ai pu mener à bien cette thèse expérimentale, de la fabrication des nanostructures jusqu’à leur imagerie magnétique.
J’ai eu la chance de réaliser ma thèse dans un environnement très stimulant grâce aux experts en couches minces de l’équipe, très bien dotée en instruments et avec une belle salle blanche (plateforme MinaLor). Grâce au dynamisme de l’équipe, j’ai également eu l’opportunité de collaborer avec des experts sur le territoire, parmi lesquels Damien Querlioz, du C2N (équipe IntegNano).
Je dois avouer que la situation sanitaire n’a pas rendu les choses faciles sur la fin (des reports d’expériences sur grands instruments, l’absence de public lors de la soutenance et de pot de thèse, …). Malgré tout, je garde un excellent souvenir de mon passage à l’Institut Jean Lamour, de la gentillesse et de la bienveillance de bon nombre d’entre eux. Je leur dois beaucoup et je ne les remercierai jamais assez.

Comment ton choix s’est-il porté sur le C2N pour le post-doctorat ?

Je suis ingénieure en microélectronique et micro- et nano-systèmes de Phelma (Grenoble) et j’ai fait une thèse sur des nanostructures magnétiques, autrement dit le tout petit est quelque chose qui me passionne depuis déjà plusieurs années. Les progrès des nanotechnologies ont permis l’émergence d’un nouveau domaine d’étude : l’intelligence artificielle (IA). Etudier une forme d’IA me paraissait être la suite logique de mon parcours qui a toujours été entre dispositif et physique fondamentale.
J’ai eu le choix entre plusieurs laboratoires mais ce que je voulais vraiment, c’était faire du calcul neuromorphique avec Damien Querlioz, dont les compétences et la bienveillance m’ont été longuement vantées. Il m’a fait l’honneur de me faire confiance sur un projet entre électronique de spin et calcul neuromorphique. J’ai donc été recrutée sur un projet d’étude et de développement de systèmes magnéto-ioniques pour des réseaux de neurones métaplastiques. Ces réseaux de neurones, dont le modèle théorique a été développé par Axel Laborieux (doctorant de l’équipe), vont plus loin que tous ses prédécesseurs dans l’analogie avec le cerveau humain pour de meilleures performances. Ce post-doctorat signifie pour moi compléter et améliorer mes compétences en nanofabrication dans une des plus grandes plateformes françaises, étudier un nouveau dispositif exploitant les matériaux magnétiques et apprendre cette forme de calcul neuromorphique. Je pouvais difficilement espérer mieux, donc je suis ravie !

Quelles sont tes premières impressions ?

L’équipe est exactement comme on me l’avait décrite, aussi dynamique que sympathique. Un grand panel de compétences, donc beaucoup de choses à apprendre des personnes qui m’entourent. Je tiens à les remercier ainsi que la start-up Spin Ion pour leur accueil chaleureux.
C’est aussi le cas pour le personnel de la salle blanche, en particulier les personnes de la plateforme Piment avec qui j’ai interagi. Je suis impressionnée par la taille de sa salle blanche et ses équipements, mais aussi par les compétences disponibles, et encore plus par leur. Je me dois de remercier les chercheurs et ingénieurs de l’Institut Jean Lamour pour l’excellente formation que j’ai reçue, elle me permet aujourd’hui de bien travailler au C2N, et d’avoir de vraies discussions avec le ingénieurs et techniciens de Piment.
Ayant beaucoup appris pendant ma thèse à l’Institut Jean Lamour, je suis ravie que cela m’ait amenée dans l’environnement qu’offre le C2N et l’équipe IntegNano. Bref, je ne suis pas déçue !


 

 

Légendes des photos (crédit C2N) :
1. Maryam Massouras devant le C2N
2. Maryam Massouras travaille sur le microscope à force atomique (AFM) dans la centrale de nanotechnologie du C2N
3. Maryam Massouras aux côtés de Liza Herrera Diez, chercheuse (équipe IntegNano, département Nanoélectronique) devant une station sous pointe permettant de réaliser des mesures électriques