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Publié le 15 décembre 2016

Nanofils de nitrure flexibles pour diodes électroluminescentes

Cet article a été diffusé sur le site d'actualités de l'Université Paris-Sud en Octobre 2015 avec le titre "Bientôt sur vos écrans (pliables) : des LED (flexibles)"

Des chercheurs du C2N (CNRS/Université Paris-Sud) et de l’Université Joseph Fourier (Grenoble) ont mis au point un nouveau procédé pour obtenir des diodes électroluminescentes (LED) flexibles, une étape cruciale avant d’obtenir des écrans et des ampoules blanches à LED déformables.

L’attribution du prix Nobel de physique 2014 aux inventeurs de la LED bleue le confirme : la recherche sur les diodes électroluminescentes, DEL ou LED en anglais, connaît une forte expansion. Les LED sont composées d’un matériau semi-conducteur hétérogène, une partie étant enrichie en électrons et l’autre en étant appauvrie. Le passage d’un courant électrique dans ce matériau hétérogène provoque l’émission d’un photon, et donc de lumière. Le choix du matériau semi-conducteur influence les caractéristiques lumineuses et physiques des LED.

Il est ainsi possible d’obtenir des LED flexibles grâce à des polymères organiques pour constituer, par exemple, un écran pliable. Ces matériaux souffrent cependant d’une mauvaise brillance des bleus et d’une usure précoce. Pour pallier ces problèmes, les chercheurs ont donc combiné la haute brillance et la grande durée de vie de LED à base de nitrures , avec la flexibilité des polymères. Ils ont pour cela utilisé des nanofils de nitrures englobés dans une couche de polymère, puis les ont détachés de leur substrat pour réaliser une membrane flexible. Ces émetteurs mesurent plusieurs centaines de nanomètres de diamètre pour 20 micromètres de hauteur et l’ensemble paraît totalement homogène à notre échelle.

Les chercheurs ont ainsi fabriqué la première LED verte flexible à nanofils au monde, ainsi qu’une variante bleue. L’équipe a également combiné deux couches de nanofils de ces couleurs, afin d’obtenir une LED capable d’éclairer à la fois en vert et en bleu. Cette étape est importante car, une fois que le rouge sera ajouté, il sera possible d’émettre une lumière blanche et d’afficher des vidéos.

Cette avancée ouvre la porte à des écrans, montres ou ampoules à LED déformables. D’autres couleurs peuvent être obtenues si les nitrures sont remplacés par des arséniures ou des phosphures, ainsi qu’en jouant sur la taille des nanofils. À plus long terme, les chercheurs espèrent utiliser des matériaux absorbants afin de transformer ces LED en photodétecteurs ou en cellules solaires flexibles.

Référence :
Flexible Light Emitting Diodes Based on Vertical Nitride Nanowires,
Xing Dai, Agnès Messanvi, Hezhi Zhang, Christophe Durand, Joël Eymery, Catherine Bougerol, François H. Julien, and Maria Tchernycheva
Nano Letter (2015) / DOI: https://doi.org/10.1021/acs.nanolett.5b02900

Autre référence :
Flexible White Light Emitting Diodes Based on Nitride Nanowires and Nanophosphors,
N. Guan, X. Dai, A. Messanvi, H. Zhang, J. Yan, E. Gautier, C. Bougerol, F. Julien, C. Durand, J. Eymery & M. Tchernycheva
ACS Photonics (2016) / DOI: https://doi.org/10.1021/acsphotonics.5b00696

Contacts :

Figure : (Gauche) Photos de LED bleue et verte flexibles à base de nanofils de nitrures. (Milieu) Schéma illustrant la structure d’une LED flexible à deux couleurs. (Droite) Spectre de l’électroluminescence d’une LED à deux couleurs. © C2N / X. Dai